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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/281

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VIE

ET OPINIONS

DE

TRISTRAM SHANDY.






CHAPITRE PREMIER.

Le pauvre et son chien.


Détestant, comme je l’ai dit, de faire des mystères pour rien, je dis mon secret au postillon, dès que nous eumes quitté le pavé. Il répondit à ma confiance, en appuyant un grand coup de fouet à ses chevaux : si bien qu’au grand trot de son limonier (son porteur galopant sur trois jambes), nous gagnâmes en assez peu de temps Ailly-le-haut-Clocher, ville jadis fameuse par les plus beaux carillons du monde. — Mais nous la traversâmes sans musique ; tous les carillons étant dérangés, non seulement là, mais bien encore ailleurs.

Faisant donc toute la diligence possible, d’Ailly-le-haut-Clocher, je gagnai Flixcourt ;