Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/368

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et au temps, pour débrouiller un tel chaos, ainsi que nous faisons pour les événemens dont nous craignons l’issue, — si l’avis donné par Brigitte à Susanne, et les manifestes répandus par celle-ci dans le public, n’avoient à la fin forcé mon oncle Tobie à prendre la chose en considération.



CHAPITRE XXXIV.

Sur les buveurs d’eau.


Les phisiologistes anciens et modernes nous ont bien et dûment expliqué d’où vient que les tisserands, les jardiniers, les gladiateurs, et ceux dont une jambe s’est desséchée à la suite de quelque mal au pied, — d’où vient, dis-je, que tous ces gens-là ont toujours quelque nymphe dont le tendre cœur brûle en secret pour eux. —

Et bien ! un buveur d’eau, (pourvu qu’il le soit de profession, sans fraude ni supercherie) est précisément dans la même cathégorie. Non qu’au premier coup-d’œil on y aperçoive aucune conséquence, aucune logique. — En effet, dire qu’un ruisseau d’eau froide, tombant goutte à goutte dans estomac, allumera une torche en l’honneur de ma Jenny.