Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/372

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ce qui pouvoit venir du défaut total d’exercice, où elle étoit restée, pendant les trois ans que mon oncle Tobie avoit passés à la ville dans la maison de mon père ; mais elle étoit forte, nerveuse, et au total c’étoit une jambe aussi bien faite et d’aussi bon augure que toute autre. —

Je déclare que je ne me rappelle aucune occasion, aucun passage du livre que j’écris, où je me sois trouvé aussi embarrassé qu’au cas présent, à faire joindre les deux bouts, et à faire cadrer de force le chapitre que j’écrivois au chapitre qui devoit suivre. — On diroit que j’ai pris plaisir à rassembler les difficultés de toute espèce, uniquement pour voir comment je pourrois en sortir. —

— Insensé que tu es ! quoi ! ces détresses inévitables qui n’ont cessé de t’affliger comme homme et comme auteur ; — ces détresses, Tristram, ne te suffisent pas ! et tu veux te jetter dans de nouveaux embarras ! —

— N’est-ce pas assez que tu sois endetté de tous côtés ? N’as-tu pas dix tombereaux chargés des premiers volumes de ton Tristram, qui ne sont pas encore vendus ? Et n’es-tu pas presque à bout de ton esprit pour trouver le moyen de t’en défaire ? —

— N’es-tu pas à l’heure qu’il est, tour-