Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/381

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y a une différence dans la nature des choses, — et (souffrez que je vous le dise, messieurs) une grande différence.



CHAPITRE XL.

Je bats la campagne.


Au moment dont je parle, comme ainsi soit que la veuve Wadman aimoit mon oncle Tobie, et que mon oncle Tobie n’aimoit pas encore la veuve Wadman, — la veuve Wadman n’avoit que deux partis à prendre ; ou d’aller en avant et de continuer à aimer mon oncle Tobie, ou de se tenir en repos. —

— La veuve Wadman ne vouloit ni l’un ni l’autre. —

Bonté du ciel ! — Mais j’oublie que je suis moi-même un peu du caractère de la veuve Wadman. Car toutes les fois qu’il m’arrive (ce qui avient quelquefois vers les équinoxes) que quelque divinité champêtre m’occupe, m’intéresse, me tourmente au point que je perds pour elle le boire et le manger ; — tandis que la cruelle ne daigne pas s’informer si je bois ou si je mange. —

Malédiction sur elle ! je l’envoie en Tartarie, et de la Tartarie à la terre de Feu,