Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/394

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CHAPITRE XLVI.

Relique de mon oncle Tobie.


On conçoit aisément que mistriss Wadman varioit ses attaques, à l’exemple de tous les généraux dont l’histoire fourmille ; et par les mêmes motifs qu’eux : — un observateur de l’ordre commun auroit eu peine à les reconnoître pour des attaques réelles ; ou tout au moins n’en auroit pas senti les différences ; mais ce n’est pas pour ces gens-là que j’écris. —

Je reviendrai un jour à ces attaques ; mais ce ne sera pas de quelques chapitres ; et alors je verrai à mettre un peu plus d’exactitude dans mes descriptions. Tout ce que j’ai à dire en ce moment sur ce sujet, c’est que dans une liasse de papiers originaux et de dessins que mon père avoit rassemblés, il y a un plan de Bouchain parfaitement conservé, et que je conserverai soigneusement, tant que je serai en état de conserver quelque chose. — Sur un des coins d’en-bas, et à main droite, on voit encore les marques de tabac d’un pouce et d’un premier doigt : or, il y a tout à parier que ce pouce et ce premier doigt sont ceux de la veuve Wadman,