Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/393

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toute la main s’en mêloit bientôt. — La tienne, cher oncle Tobie, ne pouvoit rester en place. Mistriss Wadman, par les efforts les mieux ménagés, par les pressions les plus équivoques, par les sensations les plus légères qu’une main puisse employer pour en déranger une autre, essayoit sans cesse de déplacer celle de mon oncle Tobie, ne fût-ce que de l’épaisseur d’un cheveu.

Pendant tout ce manège, la jambe de la veuve glissée au fond de la guérite, appuyoit contre le mollet de mon oncle Tobie ; et la veuve ne négligeoit rien pour empêcher mon oncle Tobie d’attribuer cette pression à toute autre cause. Voilà la chandelle allumée par les deux bouts ; — voilà mon oncle Tobie attaqué et poussé vigoureusement dans ses deux ailes ; — est-il surprenant que son centre fût à chaque instant mis en désordre ?

« C’est le diable qui s’en mêle, disoit mon oncle Tobie. »