Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/412

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poudre à canon, et en a généreusement donné la recette au public, plus de cent cinquante ans avant la naissance de Schwartz. — Mais, ajouta mon oncle Tobie, ce qui nous embarrasse bien davantage, et ce qui confond toutes nos relations, ce sont les Chinois qui prétendent avoir connu la poudre plusieurs centaines d’années avant Bacon. » —

« Je gage, s’écria Trim, qu’il n’y a pas un mot de vrai. » —

« Je croirois volontiers qu’ils se trompent, reprit mon oncle Tobie ; du moins si l’on peut en juger par le misérable état de leur tactique actuelle, surtout en ce qui regarde les fortifications. — Les leurs ne consistent que dans un fossé revêtu d’un mur de brique, et entièrement dépourvu de flancs. Quant à ce qu’ils placent dans les angles, et qu’ils nous donnent pour des bastions, ils sont construits d’une manière si barbare, qu’on les prendroit..... — pour un de mes sept châteaux, interrompit le caporal. » —

Mon oncle Tobie, quoique embarrassé lui-même à trouver une comparaison, ne fut pas content de celle de Trim. Mais Trim lui disant qu’il lui restoit en Bohême une demi-douzaine de châteaux pareils, dont il ne savoit comment se défaire. Mon oncle Tobie