Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/479

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main gauche sur sa hanche, le coude relevé en arc d’un air vainqueur ; et conservant la liberté de son bras droit, pour aider son débit par ses gestes, il se rapprocha autant qu’il put du ton qu’il avoit perdu. — Et dans cette attitude, il continua son histoire.



CHAPITRE LXXI.

Les saucisses.


» Tom qui n’avoit rien à démêler avec la négresse, passa dans la chambre qui étoit au-delà de la boutique pour parler à la veuve du juif — de son amour… et de son aulne de saucisses. — C’étoit, comme je l’ai dit à monsieur, un garçon honnête et de joyeuse humeur, et il portoit ce caractère écrit sur toute sa personne. Il prit donc une chaise, il se plaça près d’elle et contre la table, et s’assit sans plus de cérémonie, mais avec la plus grande politesse. »

« Pour un galant, c’est la plus sotte chose du monde, s’il m’est permis de le dire à monsieur, que de débuter auprès d’une femme qui fait des saucisses. — En effet, quelle fleurette lui conter ? — Tom débuta gravement, en demandant d’abord à la veuve comment