Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/487

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sans venir usurper le peu de places démantelées que l’honneur a conservées sur la terre. —

Mon père, à l’aide de ces trois auxiliaires, attendit du mieux qu’il pût la fin de l’histoire de Trim. Il tint bon pendant le panégyrique, que mon oncle Tobie débita sur la profession des armes dans le chapitre d’après ; mais voyant ensuite qu’au lieu de marcher vers la maison de madame Wadman, tous deux, après s’être retournés, reprenoient le chemin diamétralement opposé, et confondoient ainsi son attente, — pour le coup mon père ne put y tenir ; et il éclata brusquement, en vertu de cette disposition d’humeur acidule, qui, dans certaines occasions, distinguoit entièrement son caractère de celui des autres hommes.



CHAPITRE LXXV.

Le premier Dimanche du mois.


« Que diantre se passe-t-il dans leurs caboches, s’écria mon père ? » —

« J’ose dire, répondit ma mère, qu’ils font des fortifications. »

« Quoi ! sur le terrein de Mistriss Wadman, s’écria mon père en reculant d’un pas ! » —