Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/495

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voir si ce que j’écris peut se lire, et si rien n’a sali ma plume, voyez le mémoire de ma blanchisseuse ; c’est comme si vous lisiez mon livre. — Il y a un certain mois où je suis en état de prouver que j’ai sali trente et une chemises. On ne sauroit pousser la propreté plus loin. — Eh bien ! j’ai été plus maudit, plus vexé, plus critiqué, pour ce que j’ai écrit dans ce mois-là, que par tout ce que j’ai écrit dans le reste de l’année.

Mais je n’avois pas montré à ces messieurs les mémoires de ma blanchisseuse.



CHAPITRE LXXVIII.

Les Critiques.


Au reste, ne prenez pas ceci pour une digression ; je ne fais encore que m’y préparer, en attendant le soixante-dix-neuvième chapitre ; et je puis employer celui-ci à ce qu’il me plaira. — Voyons ; — j’ai vingt sujets pour un : — je pourrois écrire mon chapitre des boutonnières, — ou mon chapitre des fi, qui doit le suivre immédiatement. —

Ou mon chapitre des nœuds, sous le bon plaisir du clergé ; mais tout cela pourroit mal tourner pour moi. Ce que j’ai de mieux à faire, c’est de suivre la méthode de quelques savans,