Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/499

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



CHAPITRE LXXXI.

On ouvre.


Brigitte avoit, comme nous l’avons dit, le premier doigt et le pouce sur le loquet ; et le caporal ne fut pas obligé de frapper aussi long-temps que votre tailleur, milord, que vous faites peut-être souvent attendre. — Mais je pouvois ne pas aller chercher ma comparaison si loin ; car, je soussigné, reconnois devoir à mon tailleur au moins une guinée ; et je m’étonne souvent de la patience du maraud. — Ceci au reste n’intéresse personne. Mais il faut convenir que c’est une cruelle chose que d’être endetté. Il semble que ce soit une fatalité pour le trésor de quelques pauvres diables, au moins de ceux de notre famille. L’économie ne parvient point à relier leurs coffres avec ses cercles de fer.

Quant à moi, je suis sûr qu’il n’y a aucun prince, prélat, pape, ni potentat, petit ou grand, qui désire plus que moi dans son cœur de remplir fidélement ses engagemens, ou qui prenne plus de moyens pour y parvenir. — Je ne donne jamais plus d’une demi-guinée ;