Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/500

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— je ne me promène point en bottes, de crainte de les user : — je n’achète pas un cure-dent ; — et je ne dépense pas un schelling par an en tabatières ; — et quant au six mois que je passe à la campagne, j’y mène un si petit train, que Jean-Jacques, avec toute sa modération, ne sauroit atteindre à ma parcimonie ; — car je n’ai chez moi ni homme, ni garçon, ni cheval, ni vache, ni chien, ni chat, ni rien qui mange ou qui boive. Je ne me permets qu’une pauvre et chétive vestale, seulement pour entretenir mon feu ; et la pauvre fille est en vérité aussi sobre que je puisse le desirer.

Mais si, d’après cela, vous me croyez philosophe, — je ne donnerois pas, mes bonnes gens, une obole de votre jugement.

La vraie philosophie, messieurs… Mais ce n’est pas ici le moment d’en raisonner. Voilà mon oncle Tobie qui finit de siffler son lilla-burello ; — souffrez que j’entre avec lui chez Mistriss Wadman.