Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/509

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et l’autre de dessous. Brigitte servoit les intérêts de sa maîtresse avec l’un, et faisoit la chose qui lui plaisoit le plus avec l’autre. Le diable lui-même n’auroit pas eu plus beau jeu qu’elle a à s’assurer de la blessure de mon oncle Tobie. —

Pour Mistriss Wadman, elle n’avoit qu’un moyen, mais il étoit sûr. De sorte que (sans rejetter l’offre de Brigitte, ni mépriser ses talens) elle se détermina à jouer son jeu elle-même.

Elle n’avoit pas besoin de tout son talent. Un enfant auroit trompé mon oncle Tobie au jeu. Il connoissoit à peine les cartes, — et laissoit voir son jeu tant qu’on vouloit. — Le pauvre homme vint se livrer lui-même à la veuve en se plaçant sur son sopha, mais tellement sans défense et sans défiance, qu’un cœur généreux auroit rougi d’en abuser.

Mais quittons la métaphore.