Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/243

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Yorick. « Pardon, Madame : mais daignez réfléchir un instant. Il avoit été stipulé par le troisième article que Monsieur pourroit faire ses prières ; et jusqu’à ce moment je n’avoit fait qu’une oraison jaculatoire, cependant, votre femme de chambre par ses cris extraordinaires, et même incompréhensibles, m’avoit jeté dans des convulsions si violentes, que je puis vous assurer que je n’étois point du tout à mon aise. »

La dame. « Pardon, vous-même, Monsieur ; mais vous ayez enfreint tous les articles, excepté le premier ; et encore la barrière dont on étoit convenu, a-t-elle été renversée. »

Yorick. « Madame voudra bien observer que c’est elle-même qui l’a renversée, dans le feu de la discussion sur le troisième article. »

La dame. « Mais, Monsieur, la culotte ? »

Yorick. « C’est me toucher au vif : je l’avoue, Madame, j’ai du vous paroître coupable ; mais soyez sûre que la volonté n’y étoit pour rien. L’infraction que vous me reprochez a été le résultat d’un pur accident. »

La dame. « Mais est-ce aussi par accident que vous avez porté deux mains criminelles sur ma femme de chambre. »