Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par les mains de la fortune, sur un patron bisarre, mais sans être rebutant. Le fond en est léger et riant ; les fleurs en sont si variées que le plus habile des ouvriers de l’imagination auroit bien de la peine à l’imiter.

Une lettre de Paris, de Londres, de vous Eugène ! oh ! mon ami ! je serai avec toi, à l’hôtel de Saxe, avant deux fois vingt-quatre heures.


LE COMBAT.


Ainsi, bel ange, je te rencontrerai à Bruxelles : mais ce ne sera qu’à mon retour d’Italie. Je traverserai l’Allemagne pour me rendre en Hollande, par la route de Flandres. Quel combat entre l’amour et l’amitié ! ah ! madame de L — ! la porte de la remise a été fatale à la paix de mon cœur. — La boîte de corne du bon moine vous replace à chaque instant sous mes yeux.

Si j’ai jamais désiré avoir un cœur de roche, insensible au plaisir comme à la peine, c’est aujourd’hui. Insensé ! qu’ai-je dit ? j’ai blasphémé contre la religion du sentiment. J’expierai mon crime. Comment ? en faisant à l’amitié le sacrifice de mes affections les plus douces ; dussai-je en mourir !