Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour muser et chercher un gîte. — Pouvois-je faire un meilleur emploi de mon temps, que d’aller causer quelques instans avec mon aimable marchande de gants.

D’abord il n’y avoit pas dans toute la ville une femme mieux au fait des logemens à louer. Sa boutique étoit une espèce de bureau d’adresse pour les hôtels vides. Il est vrai que je ne le savois pas quand j’y entrai. Mais cette circonstance seroit-elle moins en ma faveur parce que je ne l’avois pas prévue ? En second lieu, jamais femelle ne fut plus habile à savoir la nouvelle du jour, et il falloit que je découvrisse si l’affaire de mon ami étoit déjà connue à Paris ; mais cette recherche demandoit de la précaution et de l’adresse ; il fallut donc passer dans l’arrière-boutique.


LES ARMOIRIES.
Paris et Londres.


Paris, ton emblème est un vaisseau : la Seine cependant n’est pas navigable. Que ne prends-tu pour armes la croix de Londres avec une Notre-Dame ? car ton vaisseau remonte la Tamise avec le flux, et jette l’ancre dans le port marchand.