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Page:Stevens - Contes populaires, 1867.djvu/211

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LES TROIS SOUHAITS.

Quand la fée eut quitté la demeure de Pierre,
L’embarras des époux faisait plaisir à voir.
Pour moi, disait Josette, en parlant la première,
Je voudrais être riche et belle, avec cela
On se passe aisément du reste.

— Oh ! que non… femme, halte-là !
Dans vos souhaits ne soyez pas si preste,
Répondait Pierre en se grattant le front.
Belle et riche est fort beau, mais c’est une folie
De souhaiter ainsi, car si la maladie
Arrive et vous emporte, à quoi vous serviront
Votre beauté, votre richesse ?
Nous montrerons plus de sagesse
En demandant d’abord le bien de la santé,
Et de longs jours. Alors, ma foi, vive la joie !

— Pierre, vous n’êtes pas fin comme de la soie,
Si nous gardons la pauvreté
Pourquoi vivre si vieux ? Ma bonne vérité
La fée aurait bien dû nous donner plus de chance.
Ce n’est pas trois, mais dix souhaits qu’il nous faudrait.

— Tout ce que tu dis là, Josette, est vrai, très-vrais ;
Mais prenons notre temps et que chacun y pense.
Avant le point du jour nous pourrons, à nous deux,
Découvrir aisément ce qu’il faut dire ou taire,
Et nous serons bien malheureux
Si nous ne rencontrons de quoi nous satisfaire
Et nous plaire.

— C’est ça, Pierre, j’y veux songer toute la nuit,
Mais il fait froid, le feu se meurt ;

Josette
Mit alors dans le poêle un quartier d’épinette,
Le feu qui se taisait recommença son bruit