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Page:Stevens - Contes populaires, 1867.djvu/226

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FORTUNÉ BELLEHUMEUR.

de sa surprise, il l’avait transportée au bout du poing, comme une plume, dans la salle du festin. L’assistance n’avait pas encore pris place que déjà M. Bellehumeur s’était emparé de la soupière et offrait la soupe aux convives d’une manière vive et dégagée, opération fort délicate qu’il termina en ayant soin de ne pas s’oublier. M. Fortuné Bellehumeur mangea donc comme quatre et but à l’avenant, ce qui ne l’empêcha pas de commettre des coq-à-l’âne et des quiproquos invraisemblables pour le plus grand plaisir de l’aimable société. Celle-ci pourtant ne pouvait pas lui pardonner tout à fait une intrusion aussi inqualifiable.

Cependant l’archet et le tambourin avaient attaqué de nouveau leurs notes les plus vives et les plus dansantes.

M. Fortuné Bellehumeur était trop galant pour ne pas prier Mlle Torticoli de lui faire l’honneur d’un menuet.

M. Fortuné Bellehumeur dansa donc avec Mlle Torticoli, et profita habillement du tohu-bohu et de la confusion de la danse suivante pour disparaître complètement à tous les regards.

Or donc, chers lecteurs, pendant que la noce dansait, piétinait, trépignait et se trémoussait dans le grand salon du Lion d’Or, M. Fortuné Bellehumeur avait tran-