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II
JOSÉ LE BROCANTEUR
Quand on n’a pas ce que l’on aime, Il faut aimer ce que l’on a.
Qui de vous, chers lecteurs, n’a déjà pu observer à la campagne, les jours de marché, des rassemblements de bons habitants, se livrant aux improvisations les plus invraisemblables, pour établir les qualités ou les défauts d’une bête quelconque qu’ils voudraient échanger. Le plus ordinairement il s’agit d’un cheval. À peine l’échange a-t-il eu lieu, qu’on en recommence un autre, puis un troisième, et puis ça ne finit plus.
Dieu sait combien cette passion de brocanter a déjà causé de chicanes, de proçaillons et de misères. Si nos bons habitants avaient profondement gravé dans la mémoire : « il faut aimer ce que l’on a, » ils se garde-