comme une porte sur ses gonds. Les procès, pensai-je, se prolongent parfois au delà des prévisions. Si même j’arrivais trop tard à Inverary pour déposer devant la cour, je pourrais peut-être encore tenter de sauver James et je n’aurais pas failli à mon devoir. En un clin d’œil, mon plan fut fait.
« Andie, lui demandai-je, c’est toujours demain que je serai libre ? »
Il me répondit qu’il n’y avait rien de changé dans ses instructions.
« A-t-on désigné l’heure ? »
Il me répondit que l’ordre portait deux heures après midi.
« Et le lieu ?
— Quel lieu ? fit-il.
— Le lieu où je dois débarquer ? »
Il m’avoua n’avoir là-dessus aucune consigne.
« Alors, dis-je, le ciel est pour moi ! Le vent est d’est, ma direction est ouest. Gardez le bateau qui vient d’arriver, je le loue ; nous remonterons le Forth toute la journée et à deux heures, demain, vous me débarquerez aussi loin que nous aurons pu parvenir.
— Comment, mon gaillard ! vous voulez encore essayer d’aller à Inverary ?
— Bien sûr, Andie.
— Eh bien, vous êtes difficile à battre, répondit-il ; j’ai eu pitié de vous hier toute la journée, et jusque-là, je ne savais vraiment pas ce que vous désiriez au fond du cœur ! »
Cela était un coup d’éperon donné à un cheval boiteux.
« Un mot pour vous, Andie, fis-je aussitôt. Mon plan a un autre avantage. Nous laisserons les Highlanders ici, et un bateau de Castleton viendra les chercher demain, Neil a un drôle d’air quand il vous regarde et ces têtes rouges ont toujours de la rancune ; moi parti,