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XIX

EN COMPAGNIE DES DAMES


La copie de ces paperasses fut une ennuyeuse besogne, surtout quand je m’aperçus qu’il n’y avait rien d’urgent dans ce travail et que ce n’était qu’un prétexte pour me retenir. Dès que j’eus fini, je sautai à cheval et je mis à profit les dernières lueurs du jour. Je couchai dans une maison près d’Almond Water et je fus de nouveau en route le lendemain avant le jour. Les volets s’ouvraient à peine, quand j’entrai dans la ville d’Édimbourg par West Bow et j’arrêtai mon cheval fumant à la porte de l’avocat général. J’avais une dépêche cachetée pour Doig, le bras droit de Prestongrange, qui était au courant de toutes les intrigues secrètes. C’était un petit homme plein de suffisance et bourré de tabac. Je le trouvai déjà à son bureau dans la même antichambre où j’avais rencontré James More la première fois. Il lut avec attention la lettre que je lui remis.

« Eh bien, dit-il, vous arrivez trop tard, monsieur Balfour ! L’oiseau est envolé. Nous l’avons laissé partir.

— Miss Drummond est libre ! m’écriai-je.

— Vraiment oui ! pourquoi l’aurions-nous gardée ! il était bien inutile de risquer un esclandre pour cette demoiselle !