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DEUXIÈME PARTIE

PÈRE ET FILLE


XXI

LE VOYAGE EN HOLLANDE


En arrivant à Leith, je vis le bateau mouillé en dehors de la jetée, et les chaloupes chargées de passagers qui se rendaient à bord. Il n’y avait pas grand risque, car le temps était superbe : un beau jour d’hiver avec un brouillard flottant sur l’eau. La coque du navire était donc voilée par la brume, mais les mâts étincelaient dans un rayon de soleil et faisaient penser à un feu d’artifice. C’était un solide navire marchand chargé à fond, pour la Hollande, de sel, de saumon salé et de toile. Dès mon arrivée à bord, le capitaine (un M. Sang, de Lesmahago, je crois) me souhaita la bienvenue avec cordialité. C’était un solide marin, gai et sans gêne, qui pour le moment était dans le coup de feu du départ. Je ne tardai pas à me trouver seul sur le pont et je me mis à me promener, me demandant ce qu’allaient être ces « adieux » que l’on m’avait promis. Les collines d’Édimbourg et de Pentland s’étageaient au-dessus de nous, baignées d’une lumière blafarde et en partie cachées par les nuages ; de Leith, on ne voyait que le sommet des