Page:Stevenson - Catriona.djvu/283

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— Je vous remercie, répondit-elle, je n’ai plus besoin de me promener, maintenant que mon père est de retour.

— Cependant, il est sorti et il vous a laissée…

— Ce n’est guère aimable à vous de me dire cela !

— Je n’ai pas eu l’intention de vous peiner, excusez-moi. Qu’avez-vous Catriona ? Que vous ai-je fait pour que vous me parliez ainsi ?

— Vous ne m’avez rien fait, répondit-elle, je serai toujours reconnaissante à l’ami qui a été si bon pour moi ; je ne l’oublierai jamais ; mais mon père est revenu, les circonstances ne sont plus les mêmes, et il y a bien des choses que nous devons oublier. Mais je serai toujours votre amie quoi qu’il arrive, et,… je ne voudrais pas que vous me jugiez trop mal, j’espère que vous vous souviendrez que je n’étais qu’une enfant,… en tout cas, je tiendrais à ne pas perdre votre amitié. »

Quand elle avait commencé à parler, elle était très pâle, mais avant de finir, elle était devenue cramoisie. Pour la première fois, je vis toute l’étendue de ma faute et combien j’avais eu tort de l’exposer à un moment de surprise qui la rendait malheureuse maintenant et dont elle croyait avoir à rougir.

« Miss Drummond, dis-je… Miss Drummond !… je souhaiterais que vous pussiez lire dans mon cœur !

« Vous y verriez que mon respect pour vous, loin d’avoir diminué, s’est même accru. Rien de ce qui est arrivé n’est de votre faute. Je n’ai pas besoin de vous assurer que personne ne saura rien de notre vie d’intimité ; je voudrais vous promettre de n’y plus penser moi-même, mais elle restera toujours comme mon plus cher souvenir.

« Quant à être votre ami, vous savez que je mourrais pour vous.

— Merci. »