Page:Stevenson - Catriona.djvu/53

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rait compliquer votre affaire et je ne vois là rien d’essentiel.

— Je pensais, Milord, que tout était également essentiel dans ces sortes de choses.

— Vous oubliez que nous instruisons juste en ce moment le procès de ces Stewart, dit-il avec un coup d’œil très significatif ; si jamais vous étiez traduit devant nous, ce serait tout à fait différent, et je vous presserais sur ces questions autant que maintenant je glisse sur elles. Mais, pour résumer, je trouve dans l’enquête de M. Mungo Campbell que vous avez disparu aussitôt, grimpant la colline à toutes jambes. Pourquoi ?

— Pas tout aussitôt, Milord, et mon but était de poursuivre le meurtrier.

— Vous l’avez vu alors ?

— Aussi bien que je vois maintenant Votre Excellence, quoique pas d’aussi près.

— Vous le connaissez ?

— Je le reconnaîtrais.

— Dans votre poursuite, vous n’avez donc pas été assez heureux pour l’atteindre ?

— Non.

— Était-il seul ?

— Il était seul.

— Il n’y avait personne dans le voisinage ?

— Alan Breck Stewart n’était pas loin de là, dans un petit bois. »

L’avocat général laissa tomber sa plume.

« Je crois que nous jouons aux propos interrompus, dit-il, ce qui pourrait devenir pour vous un jeu dangereux.

— Je me contente de suivre à la lettre les prescriptions de Votre Excellence et je réponds à ce qui m’est demandé.

— Soyez assez sage pour vous raviser à temps : je