Page:Stevenson - Catriona.djvu/98

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Là-dessus, Duncansby fit un grand salut et se retira comme nous en étions convenus.

« En quoi cela me regarde-t-il ? demanda Prestongrange.

— Je vais en deux mots l’expliquer à Votre Excellence, répondis-je. J’ai amené ici ce gentilhomme, un officier du roi, pour me rendre justice. Maintenant que ma réputation est faite, et jusqu’à une certaine date que Votre Excellence peut deviner, il sera tout à fait inutile de dépêcher contre moi d’autres officiers, car je ne suis pas disposé à me battre contre toute la garnison du château. »

Les veines se gonflaient sur le front de Prestongrange et il me regardait avec fureur.

« Je crois que le diable a lâché ce chien de garçon dans mes jambes, s’écria-t-il, puis se tournant avec colère vers son voisin :

« Ceci est un de vos coups, Simon, s’écria-t-il, je reconnais votre main dans l’affaire et, laissez-moi vous le dire, je m’en souviendrai. Il est déloyal, quand nous étions d’accord sur un moyen, d’en employer un autre à mon insu. Comment ! vous me laissez envoyer ce garçon avec mes propres filles ! Et parce qu’il m’est échappé un mot avec vous… Fi, monsieur ! Gardez vos stratagèmes ! »

Simon était pâle comme la mort.

« Je ne veux plus servir de balle élastique entre vous et le duc, s’exclama-t-il. Arrivez à vous entendre, ou bien brouillez-vous tout à fait, mais faites-le tout seuls ! Je n’entends plus transmettre vos instructions contradictoires et être blâmé des deux côtés. Car si je voulais vous dire ce que je pense de vos affaires du Hanovre, cela vous ferait chanter. »

Le shérif Erskine avait gardé son sang-froid et il intervint doucement.