Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/154

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En outre, j’avais un autre ennui qui m’était tout personnel.

Je faisais une pénible besogne pour trois hommes que je méprisais, et parmi lesquels il y en avait au moins un dont la place était à une potence.

Voilà quel était le présent pour moi.

Quant à l’avenir, la seule perspective qu’il me présentât, c’était le travail d’un esclave, côte à côte avec des nègres, dans les champs de tabac.

M. Riach, peut-être par prudence, ne me permettait pas de lui raconter plus en détail mon histoire.

Le capitaine, dont j’avais tenté de me rapprocher, m’écarta comme un chien et ne voulut pas en entendre un mot.

Les jours s’écoulaient l’un après l’autre.

Le cœur me manquait de plus en plus, si bien que j’en vins à être heureux de ma besogne, qui m’empêchait de penser.


CHAPITRE IX

L’HOMME À LA CEINTURE D’OR


Il s’était écoulé plus d’une semaine quand la malchance, qui, jusqu’alors, s’était attachée au Covenant, se manifesta plus vivement encore.

Pendant plusieurs jours, il fit peu de chemin.

Pendant plusieurs autres, il fut, en fait, ramené en arrière.