Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tume des Basses-Terres, qu’ils n’aimaient guère, ils présentaient la plus étrange variété dans leurs vêtements.

Les uns allaient nus, couverts d’un manteau flottant ou d’une grande houppelande, et portaient leurs braies sur leur dos comme un fardeau inutile.

D’autres avaient fabriqué un vêtement analogue au tartan avec de petites bandes à raies de couleurs diverses, cousues ensemble comme une courte-pointe de vieille femme.

D’autres encore portaient le jupon highlander, mais transformé en une paire de braies à la hollandaise, grâce à quelques points de couture faufilés entre les jambes.

Tous ces expédients étaient autant de contraventions qu’on punissait, car la loi était appliquée avec rigueur, dans l’espérance de faire disparaître l’esprit de clan, mais dans cette île écartée et isolée par la mer, il y avait peu de gens pour faire des remarques, il y en avait moins encore pour faire des rapports.

Ils paraissaient être extrêmement pauvres. Cela était sans doute tout naturel, maintenant que le pillage était réprimé et que les chefs avaient depuis longtemps cessé de tenir table ouverte, et les routes, même les routes tortueuses et perdues à travers la campagne comme celle que je suivais, étaient infestées de mendiants.

À ce point de vue même, je remarquai une différence avec mon propre pays.

Car nos mendiants des Basses-Terres, y compris les porte-robes, qui mendient munis d’une permission, avaient, en comparaison de ceux-ci, l’air rustre et flagorneur. Si vous leur donniez un plack en réclamant la