Aller au contenu

Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il y a des coquins partout, et ce qui est pire encore, des gens faibles.

Donc, quand il fera nuit, je me glisserai dans le clachan, et je placerai cet objet que vous m’avez vu fabriquer, à la fenêtre d’un bon ami à moi, John Breck Marcoll, un tenancier d’Appin.

— Je le souhaite de tout mon cœur, dis-je. Et s’il le trouve, que pensera-t-il ?

— Eh bien, répondit Alan, je souhaiterais qu’il ait plus de pénétration, car, ma foi, je crains bien qu’il n’y comprenne pas grand’chose.

Cette croix est un objet assez analogue à la cross-tarrie, ou croix de feu, qui sert de signal pour le rassemblement de nos clans ; néanmoins il comprendra bien que ce n’est pas le clan qui doit se rassembler, car l’objet est planté dans sa fenêtre, et aucun mot n’y est joint.

Alors il se dira à part lui : « Le clan ne doit pas se lever, mais il y a quelque chose. »

Puis il verra mon bouton, et reconnaîtra le bouton de Duncan Stewart.

Et il se dira à lui-même : « le fils de Duncan Stewart est dans la lande et il a besoin de moi ».

— Bien, dis-je, c’est possible, mais en supposant qu’il en soit ainsi, il n’y a pas mal de landes entre cet endroit-ci et le Forth.

— Cela est bien vrai, dit Alan, mais alors John Breck verra la branche de bouleau et la branche de pin, et il se dira, pour peu qu’il soit doué de quelque pénétration, ce dont je ne doute :

« Alan se trouve dans un bois où il y a à la fois des bouleaux et des sapins. »

Et il pensera aussi :

« Cela ne doit pas se trouver bien loin d’ici. »