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« Cher parent,

« Veuillez envoyer l’argent par le porteur, à l’endroit connu de lui.

« Votre affectionné cousin. A. S. »


Il confia cet écrit au fermier, qui promit de faire toute la diligence possible et l’emportant gravit de nouveau la montagne.

Il fut absent pendant trois jours entiers.

Le troisième jour, vers cinq heures du soir, nous entendîmes siffler dans le bois.

Alan répondit de même à cet appel, et aussitôt le fermier parut au bord du ruisseau, en nous cherchant du regard à droite et à gauche.

Il avait l’air moins bourru que la première fois. Évidemment il était charmé d’en avoir fini avec une commission aussi dangereuse.

Il nous donna des nouvelles du pays.

Les habits rouges y fourmillaient. Chaque jour on découvrait des armes et de pauvres gens étaient mis en peine. James et plusieurs de ses domestiques étaient déjà enfermés en prison au fort William, fortement soupçonnés de complicité.

On était convaincu, d’après les bruits qui couraient, que le coup de feu avait été tiré par Alan Breck.

Une affiche avait été mise en circulation, promettant cent livres de récompense à celui qui le livrerait ainsi que moi.

Les nouvelles étaient aussi mauvaises que possible, et le petit billet, que le fermier nous avait apporté de la part de mistress James, était d’une désolante tristesse.

Dans ce billet, elle suppliait Alan de ne pas se lais-