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Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/307

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Je me souviens encore que je souriais et je ne pouvais m’en empêcher, malgré tous mes efforts, car je pensais que ce n’était ni l’endroit, ni le moment convenables.

Mais mon bon compagnon n’avait dans l’esprit que des sentiments de bonté.

Un moment après, deux des serviteurs me prirent dans leurs bras, et je fus transporté à une allure qui me paraissait des plus rapides, mais qui en réalité, je puis le dire, fut assez lente, à travers un labyrinthe de ravins et de défilés terribles, jusqu’au cœur de ce massif montagneux qu’on nomme le Ben-Alder.


CHAPITRE XXIII

LA CAGE DE CLUNY


Nous arrivâmes enfin au pied d’un bois qui couvrait une pente extrêmement rapide, et grimpait ensuite une hauteur très accidentée. Au delà c’était un précipice aux flancs nus.

— C’est là, dit un des guides.

Et nous nous dirigeâmes vers la hauteur.

Les arbres se cramponnaient à la pente, comme des marins sur la voilure d’un navire.

Leurs troncs formaient comme les barreaux d’une échelle par où nous montâmes.

Tout au sommet, à l’endroit même où la face rocheuse de l’escarpement allait émerger au-dessus du