Page:Stevenson - Enlevé !.djvu/308

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feuillage, nous trouvâmes cette étrange demeure qui a été connue dans le pays sous le nom de cage de Cluny.

Les troncs de plusieurs arbres avaient été ébranchés, les intervalles remplis par des pieux, et, en dedans de cette muraille, le sol avait été relevé avec de la terre de manière à former un plancher.

Un arbre, qui avait poussé dans le flanc de la colline, formait la poutre maîtresse encore toute vivante du toit.

Les murs étaient faits de treillages et couverts de mousse.

L’ensemble de la maison avait une forme ovale ; elle était à moitié suspendue, à moitié supportée dans ce bois épais sur la pente presque verticale de la colline, comme un guêpier dans une haie d’aubépine.

L’intérieur était assez vaste pour que cinq ou six personnes y tinssent à l’aise.

Une partie saillante de l’escarpement avait été adroitement utilisée pour servir de foyer, la fumée montant le long de la surface du rocher, et étant d’une nuance peu différente, échappait aisément à toute observation faite d’en bas.

Ce n’était là qu’une des retraites cachées de Cluny.

Il avait, en outre, des cavernes, des chambres souterraines dans différents endroits de son territoire.

Se conformant aux indications de ses espions, il allait de l’une à l’autre selon que les soldats se rapprochaient ou s’éloignaient.

Grâce à ce genre de vie, grâce à la générosité de son clan, non seulement il avait passé tout ce temps en sécurité, pendant que tant d’autres avaient fui, avaient été pris et exécutés, mais encore il y séjourna quatre ou cinq ans de plus, et ne se rendit en France que sur l’ordre formel de son maître.