Page:Stevenson - Herminston, le juge pendeur.djvu/248

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lui ordonnait de fuir. Mais d’un autre côté la coupe de la vie s’offrait à elle, trop séduisante. Pendant une seconde elle vit la question clairement posée devant elle, et elle fit son choix définitif. Elle se leva et se montra un instant dans l’ouverture qui se dessinait sur le ciel ; puis, immédiatement, elle s’enfuit toute tremblante et alla s’asseoir toute rouge d’émotion sur la Pierre du Tisseur. Elle ferma les yeux, pria, chercha un peu d’apaisement. Sa main s’agitait sur ses genoux, et des phrases absurdes et futiles remplissaient son cerveau. Mais pourquoi donc tant s’inquiéter ? Elle saurait bien se conduire, pensait-elle. Il n’y avait pas de mal à voir le Laird. Il ne pouvait rien arriver de mieux. Elle marquerait elle-même et une fois pour toutes la distance convenable qu’il y avait entre eux. Peu à peu les rouages de son esprit cessèrent de tourner si follement, et elle resta assise,