Page:Stevenson - L’Île au trésor, trad. André Laurie.djvu/86

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entraînés, le pauvre homme ! Et l’un des matelots se trouvait à peu près dans le même état.

« Voilà un gaillard pour qui tout ceci est chose nouvelle, me dit le capitaine en me le montrant du coin de l’œil. Il s’est presque évanoui quand il a entendu ce cri. Le moindre effort suffirait, je gage, pour nous le ramener.

Je fis part au capitaine de ce que je venais de voir, du plan que j’avais conçu et qu’il adopta aussitôt. Restait à l’exécuter sans délai.

Nous commençâmes donc par poster le vieux Redruth dans la coursive qui conduisait du salon à l’avant, — avec un matelas pour rempart, contre la grille, et quatre mousquets chargés à portée de sa main. Hunter amena le canot sous la fenêtre de poupe, et, avec l’aide de Joyce, je le chargeai de poudre, de mousquets, de biscuit, de porc salé, d’un baril de cognac et de ma précieuse boîte à médicaments.

Pendant ce temps, le squire et le capitaine étaient restés sur le pont. Quand le moment fut venu, M. Smollett s’adressa à haute voix au second maître :

« Monsieur Hands, lui dit-il, vous voyez que nous sommes deux, chacun avec une paire de pistolets… Si l’un de vous six a le