Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

poussée de foule ne fut pas refrénée sans quelques cris, vraiment déplorables dans l’occurrence.

Lorsqu’un peu d’ordre fut rétabli, Dick, avec quelques hommes choisis, s’avança. L’obscurité à terre, par contraste avec le scintillement du ressac, apparaissait devant lui comme un corps solide, et le hurlement et le sifflement de la tempête couvrait tout autre bruit.

Pourtant il était à peine arrivé au bout de la jetée, qu’il y eut un moment d’accalmie ; et il lui sembla entendre sur le rivage, le pas sonore de chevaux et un cliquetis d’armes. Arrêtant ceux qui le suivaient le plus près, il s’avança, d’un ou deux pas, seul, mettant même le pied sur la dune ; et là, il put s’assurer qu’il y avait des formes d’hommes et de chevaux en marche. Un violent découragement l’assaillit. Si leurs ennemis étaient réellement sur leurs gardes, et s’ils avaient assiégé le bout de la jetée, lui et lord Foxham étaient pris dans une posture de pauvre défense, la mer en arrière et les hommes serrés dans l’obscurité sur une étroite chaussée. Il siffla doucement, ce qui était le signal convenu.

Ce fut un signal pour les autres aussi. En un instant tomba à travers la nuit sombre une averse de flèches lancées au hasard ; et les hommes étaient tellement entassés sur la jetée que plus d’un fut atteint, et il fut répondu aux flèches par des cris d’effroi et de douleur. Dans cette première