Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/358

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Et elle l’interrompit de nouveau, cette fois d’un sonore éclat de rire, qui acheva sa confusion.

— Petite ! cria-t-elle. Eh bien, maintenant, soyez aussi honnête que brave ; je suis une naine ou un peu mieux ; mais malgré cela… voyons, dites-moi !… malgré cela assez jolie à regarder ; n’est-ce pas ?

— Oui, Madame, extrêmement jolie, dit le chevalier en détresse, faisant de pitoyables efforts pour paraître à l’aise.

— Et un homme serait très content de m’épouser ? poursuivit-elle.

— Oh ! Madame, très content ! approuva Dick.

— Appelez-moi Alicia, dit-elle.

— Alicia ! dit Sir Richard.

— Eh bien, alors, chasseur de lions, continua-t-elle, puisque vous avez tué mon cousin, et m’avez laissée sans soutien, vous me devez en honneur une réparation ; ne la devez-vous pas ?

— Oui, Madame, dit Dick. Bien que, sur mon âme, je ne me tiens coupable qu’en partie de la mort de ce brave chevalier.

— Voulez-vous m’échapper ? s’écria-t-elle.

— Non pas, Madame. Je vous l’ai dit, sur votre ordre je me ferai même moine.

— Alors, en honneur, vous m’appartenez ? conclut-elle.

— En honneur, Madame, je suppose… commença le jeune homme.