Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/359

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— Allons ! interrompit-elle, vous êtes trop rusé. En honneur, m’appartenez-vous jusqu’à ce que vous ayez réparé le mal ?

— En honneur, oui, dit Dick.

— Écoutez alors, continua-t-elle, vous ne feriez qu’un triste moine, il me semble. Et, puisque je peux disposer de vous à ma volonté, je vais vous prendre pour mon mari. Non, maintenant taisez-vous ! cria-t-elle. Il ne vous servira de rien de parler. Car voyez combien cela est juste, que vous, qui m’avez arrachée de mon foyer, m’en donniez un autre. Et quant à Joanna, elle sera la première, croyez-moi, à approuver ce changement ; car, après tout, comme nous sommes bonnes amies, qu’importe avec laquelle de nous deux vous vous mariiez ? Cela n’a aucune importance.

— Madame, dit Dick, j’irai dans un cloître, s’il vous plaît me l’ordonner, mais me marier avec qui que ce soit en ce monde, autre que Joanna Sedley, je n’y consentirai ni par violence d’homme ni par caprice de femme. Pardonnez-moi si je dis franchement ma pensée, mais lorsqu’une jeune fille est très hardie, il faut bien qu’un jeune homme soit plus hardi encore.

— Dick, dit-elle, mon bon garçon, venez et embrassez-moi pour cette parole. Non, ne craignez rien, vous m’embrasserez pour Joanna, et, quand nous nous rencontrerons, je le lui rendrai et dirai que je l’ai volé. Et quant à ce que vous me devez,