Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/57

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est ainsi, détachez-moi votre arc… bien : maintenant préparez-le… bon ; mettez-moi une flèche. Là, gardez-la comme ça, et regardez-moi d’un air menaçant.

— Que signifie ? demanda Dick.

— Hé, mon maître, si je vous fais passer en cachette, il faut que ce soit par force ou par crainte, répliqua le passeur ; autrement, si Jean-des-Marais en avait vent, il serait capable de se montrer un désastreux voisin.

— Les coquins en agissent-ils si brutalement ? demanda Dick. Est-ce qu’ils commandent le bac de Sir Daniel ?

— Hé, murmura le passeur, clignotant. Remarquez bien ! Sir Daniel tombera. Chut ! Et il se courba sur les rames.

Ils remontèrent longtemps la rivière, tournèrent au bout d’une île, et descendirent doucement un chenal étroit près de la rive opposée. Hughes tenait l’eau au milieu du courant.

— Il faut que je vous fasse aborder ici dans les saules, dit-il.

— Mais il n’y a pas de sentier, rien que du limon et des fondrières, répondit Richard.

— Maître Shelton, répliqua Hughes, je n’ose pas vous faire aborder plus près, et dans votre intérêt maintenant. Il me surveille le bac, appuyé sur son arc. Tout ce qui passe et dépend de Sir Daniel, il les tue comme des lapins. Je l’ai entendu