Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/64

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Matcham mangeait de bon cœur, il s’avança entre les arbres.

Un peu au delà, il y avait dans le terrain une dépression, d’où filtrait, parmi les feuilles mortes, un ruisselet, et encore un peu plus loin, les arbres étaient mieux venus et le chêne et le hêtre remplaçaient le saule et l’orme. Le son continu du vent parmi les feuilles couvrait suffisamment le bruit des pas sur les glands ; c’était à l’oreille ce qu’est à l’œil une nuit sans lune ; mais, malgré cela, Dick marchait avec précautions, se glissant d’un tronc à l’autre, attentif à regarder autour de lui à mesure qu’il avançait. Soudain, un cerf passa comme une ombre à travers le sous-bois devant lui, et il s’arrêta contrarié. Cette partie du bois était certainement déserte, mais cette bête était un messager qu’il envoyait devant lui pour annoncer sa venue ; au lieu de continuer, il se tourna vers le plus proche grand arbre et y grimpa rapidement.

Le hasard le servit bien. Le chêne sur lequel il avait monté était un des plus élevés de cette partie du bois et dépassait ceux qui l’entouraient d’au moins une toise et demie, et, quand Dick eut grimpé sur la plus haute branche fourchue et s’y cramponna, vertigineusement balancé dans le grand vent, il vit derrière lui toute la plaine marécageuse jusqu’à Kettley avec la Till courant parmi les îlots boisés et, devant lui, la ligne blanche de