Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/69

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lui ! C’est Bennet Hatch qui l’a brûlé, il y a maintenant cinq ans. Et, ma foi, c’est dommage, car c’était une belle maison.

Dans le fond du vallon, où le vent ne soufflait pas, il faisait chaud et tout était tranquille ; et Matcham, posant la main sur le bras de Dick, leva un doigt :

— Écoutez ! dit-il.

Alors on perçut un son étrange, qui troublait le calme. Il fut répété deux fois avant qu’ils n’en reconnussent la nature. C’était le bruit d’un gros homme s’éclaircissant la gorge ; puis une voix rude et fausse chanta :


— Alors, debout, il parla, le maître, le roi des Outlaws :
— Que faites-vous là, mes joyeux compagnons, parmi les forêts vertes ?
— Et Gamelyn répondit — il ne regardait jamais à terre ;
— Oh, il faut qu’ils errent dans les bois, ceux qui ne peuvent aller en ville.


Le chanteur s’arrêta, un léger cliquetis de fer suivit, puis le silence.

Les deux jeunes gens se regardèrent. Quel qu’il fût, leur invisible voisin était de l’autre côté de la ruine. Tout d’un coup la figure de Matcham s’anima, et, en un instant, il franchit la poutre renversée et se mit à grimper avec précaution sur la haute pile de décombres qui remplissait l’intérieur de la maison sans toit ; Dick aurait voulu le