Page:Stevenson - Le Maître de Ballantrae, 1989.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

jusqu’à l’heure actuelle, si un heureux incident n’était venu couper court à mes hésitations. Une nuit que j’allais une fois de plus quitter la chambre, sans avoir rien osé, et désespéré de ma couardise, Mme Henry me demanda :

– Que portez-vous donc là, Mr. Mackellar ? Voici plusieurs jours que je vous vois entrer et sortir avec ce même rouleau sous le bras.

Je revins sur mes pas, sans mot dire, déposai les papiers sur la table devant elle, et la laissai à sa lecture. Pour donner une idée de ce qui lui passa sous les yeux, je crois bon de reproduire ici une mienne lettre, la première du dossier, et dont j’ai gardé (suivant ma bonne habitude) le brouillon. Elle fera voir, en outre, la modestie du rôle que j’ai joué dans ces affaires, modestie qui fut contestée par certains.

« Durrisdeer, 1757.

Honorée Madame,

Je me flatte de ne pas outrepasser mon rôle sans juste raison, mais je vois le mal qu’a engendré dans le passé, pour votre noble maison, ce malheureux abus de la discrétion et des réticences, et les papiers sur lesquels j’ose appeler votre attention sont des papiers de famille qui méritent tous grandement d’être connus de vous.

J’annexe ci-après une série de notes indispensables, et suis, honorée Madame, de votre Seigneurie,

L’obligé et obéissant serviteur,

Éphraïm Mackellar.
Liste des documents

A – Brouillon de dix lettres écrites par Éphraïm Mackellar, à l’honorable James Durie, esq., par respect Maître de Ballantrae, durant le séjour à Paris de ce dernier : datées… (suivent les dates)… Nota : À lire en même temps que B et C.