Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/257

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— Mais alors, demandait Gédéon, pourquoi s’est-il sauvé ?

— Je suppose que son cheval sera parti tout seul ! suggérait le vieux radical.

— Mais pas du tout ! j’ai entendu le fouet vibrer comme un fléau ! disait Gédéon. En vérité, ceci dépasse la raison humaine !

— Je vais vous dire quoi ! s’écria enfin la jeune fille. Nous allons courir et — comment appelle-t-on ça dans les romans ? — suivre sa piste ! ou plutôt nous allons aller dans le sens d’où il est venu ! Il doit y avoir là quelqu’un qui l’aura vu et qui pourra nous renseigner !

— Oui, très bien, faisons cela, ne serait-ce que pour la drôlerie de la chose ! dit Gédéon.

La « drôlerie de la chose » consistait sans doute, pour lui, en ce que cette course lui permettait de se sentir tout proche de miss Hazeltine. Quant à l’oncle Edouard, ce projet d’excursion lui souriait infiniment moins. Et quand ils eurent fait une centaine de pas, dans les ténèbres, sur une route déserte, entre un mur, d’un côté, et un fossé, de l’autre, le président du Radical Club donna le signal du repos.

— Ce que nous faisons n’a pas le sens commun ! dit-il.

Mais alors, quand eut cessé le bruit de leurs