Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/258

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pas, un autre bruit parvint à leurs oreilles. Il sortait de l’intérieur du bois, mystérieusement.

— Oh ! qu’est-ce que c’est ? s’écria Julia.

— Je n’en ai aucune idée ! dit Gédéon, en faisant mine de vouloir entrer dans le bois.

Le radical brandit sa canne, à la façon d’une épée.

— Gédéon ! commença-t-il, mon cher Gédéon…

— Oh ! monsieur Forsyth, par pitié, n’avancez pas ! fit Julia. Vous ne savez pas ce que cela peut être ! J’ai si peur pour vous !

— Quand ce serait le diable lui-même, répondit Gédéon en se dégageant, je veux aller voir ce qui en est !

— Pas de précipitation, Gédéon ! criait l’oncle.

L’avocat marcha dans la direction du bruit, qui était effectivement d’un caractère monstrueux. On y trouvait mélangées les voix caractéristiques de la vache, de la sirène de bateau, et du moustique, mais tout cela combiné de la façon la moins naturelle. Une masse noire, non sans quelque ressemblance avec une forme humaine, gisait parmi les arbres.

— C’est un homme, dit Gédéon ; ce n’est qu’un homme ! Il est endormi et ronfle ! Holà ! ajouta-t-il un instant après, il ne veut pas se réveiller !