Page:Stevenson - Le Roman du prince Othon.djvu/10

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année, n’a pas paru plus tôt, la faute ne m’en revient pas ; il est achevé depuis bien des mois.

Le hasard voulut que ce fût à l’ombre d’une de ces anciennes Residenzen d’Allemagne, autrefois palais de petits princes régnants, mais ne conservant plus rien de princier que la physionomie de ses façades genre rocaille, de ses jardins à terrasses, de ses allées savamment disposées pour imiter dans un espace restreint les grands parcs à la française, de ses grilles armoriées qui séparent la ville endormie de la petite cour ennuyée, et qui rappellent à l’imagination l’époque oubliée où chaque principicule teuton tâchait d’avoir son petit Saint-Germain, son Versailles en miniature, ce fut là, dis-je, que, pendant quelques semaines de printemps, passées dans ce milieu ancien régime (qui eût fort bien pu, au temps de sa prospérité, être la capitale d’Othon lui-même), je m’amusai à traduire l’histoire charmante que Stevenson avait placée dans un cadre semblable.

Ainsi que je l’ai déjà dit, la tâche de ma traduction était attrayante dès l’abord ; elle ne le devint que plus pendant l’exécution. La traduction d’un chef-d’œuvre de style peut se comparer à la reproduction par la gravure d’un tableau de maître. Dans les deux cas, la transformation est astreinte