surprise de tous) Gotthold. Othon l’avait nommé conseiller privé, à la seule fin qu’il pût profiter du salaire ; et, comme on ne l’avait jamais vu présent à aucune réunion, personne n’avait songé à le rayer de la liste. Sa présence en pareille occasion n’en était que de plus mauvais augure. Gondremark lui jeta un regard menaçant, et le non-combattant à sa droite ayant remarqué ce regard, s’écarta un peu de lui, avec affectation, comme d’un homme qui évidemment n’était pas en faveur.
— Le temps presse, Altesse, dit le baron. Nous est-il permis d’ouvrir la séance ?
— À l’instant même ! répondit Séraphine.
— Votre Altesse me pardonnera, dit Gotthold, mais elle ignore peut-être que le prince Othon est de retour.
— Le prince n’assistera pas au conseil, répliqua Séraphine avec une rougeur passagère. Les dépêches, monsieur le Chancelier ! Il y en a une pour le Gérolstein.
Un secrétaire apporta un papier. — Voici, Madame. Dois-je lire ?
— Nous en connaissons tous les termes, répondit Gondremark. Votre Altesse les approuve ?
— Sans hésitation, dit Séraphine.
— Donc elle peut passer pour lue, conclut le baron. Votre Altesse veut-elle signer ?
La princesse signa. Gondremark, Eisenthal et l’un des non-combattants firent de même, et le document fut passé, de l’autre côté de la table, au bibliothécaire. Ce dernier se mit posément à le lire.