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CHAPITRE XI

LA PROVIDENCE DE ROSEN. ACTE PREMIER : ELLE ENTORTILLE LE BARON


À une heure suffisamment avancée, ou, pour être plus exact, à trois heures de l’après-midi, madame de Rosen sortit de par le monde. Elle descendit majestueusement l’escalier, et traversa le jardin, une mantille noire jetée sur la tête, et la queue de sa robe de velours balayant sans souci la poussière.

À l’autre extrémité de ce long jardin, dos à dos avec la villa de la comtesse, s’élevait le palais où le premier ministre vaquait à ses affaires et à ses plaisirs. La comtesse parcourut rapidement cette distance (considérée comme suffisante pour les apparences, suivant les idées indulgentes de Mittwalden), introduisit une clef dans la petite porte, ouvrit, monta un étage, et entra sans cérémonie dans le cabinet de Gondremark.

C’était une pièce large et aérée. Sur les murs, des livres ; sur la table, des papiers ; sur le parquet, encore des papiers ; ici et là quelque tableau plus ou moins dénué de draperies ; sur l’âtre en tuiles bleues, un grand feu clair et pétil-