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Page:Stevenson - Le Roman du prince Othon.djvu/89

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DE L’AMOUR ET DE LA POLITIQUE

bien honteuse folie ! Et, s’adressant de nouveau au chancelier : Monsieur, je suis surpris de vous voir employé d’une façon si peu digne. Je ne m’arrêterai pas sur votre conduite envers votre prince… mais descendre jusqu’à l’espionnage ! Car comment appeler autrement un tel acte ? Saisir les papiers particuliers d’un étranger, le travail d’une vie entière peut-être, les ouvrir, les lire ! Qu’avons-nous à faire de livres ? On pourrait peut-être solliciter l’avis de monsieur le Docteur, mais nous n’avons pas, que je sache, d’Index expurgatorius à Grunewald. Il ne nous manquerait plus que cela pour être la farce la plus parfaite, dans ce monde de clinquant !

Tout en parlant, cependant, Othon continuait à défaire le paquet. Et quand le rouleau fut enfin ouvert, ses yeux s’arrêtèrent sur le titre, tracé avec le plus grand soin en encre rouge, et il lut :


MÉMOIRES
d’une visite aux diverses
Cours de l’Europe,
par
Sir John Crabtree, Baronnet.


Plus bas suivait une liste des chapitres, dont chacun portait le nom d’une des cours européennes. L’un d’eux, le dernier sur la liste, était dédié à Grunewald.

— Ah ! la cour de Grunewald ! dit Othon. Cela