Aller au contenu

Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du lit et qu’il n’avait qu’à continuer le long de ce lit pour atteindre la table en question.

Il abaissa la main, mais ce qu’il toucha n’était pas seulement une courte-pointe, c’était une courte-pointe avec quelque chose dessous ayant la forme d’une jambe humaine. Silas retira son bras, et s’arrêta pétrifié.

« Qu’est-ce donc ? se dit-il. Qu’est-ce que cela signifie ? »

Il écouta anxieusement ; on n’entendait aucun bruit de respiration. De nouveau, par un grand effort de volonté, il étendit le bout de son doigt jusqu’à l’endroit qu’il avait déjà touché ; mais cette fois, il fit un bond en arrière, puis resta cloué au sol, frissonnant de terreur. Il y avait quelque chose dans le lit. Ce que c’était, il n’en savait rien, mais quelque chose était là. Plusieurs secondes s’écoulèrent sans qu’il pût remuer. Alors, guidé par un instinct, il tomba droit sur les allumettes, et, tournant le dos au lit, alluma un flambeau. Aussitôt que la flamme eut brillé, il se retourna lentement et regarda ce qu’il craignait de voir. En vérité, ses pires imaginations étaient réalisées. La couverture, soigneusement remontée sur l’oreiller, dessinait les contours d’un corps humain gisant inerte… Il rejeta de côté les draps ; le jeune homme