main deux enveloppes cachetées, sans adresses, l’une, plutôt volumineuse, l’autre si mince qu’elle semblait vide.
« Silas, dit-il en s’asseyant devant la table, le moment est venu de vous expliquer le plan que j’ai formé pour vous sauver. Demain matin, de très bonne heure, le prince Florizel de Bohême retourne à Londres, après avoir passé quelques jours dans le tourbillon du carnaval parisien. Il m’a été donné, il y a longtemps déjà, de rendre au colonel Geraldine, son écuyer, un de ces services, si fréquents dans ma profession et qui ne sont jamais oubliés, ni d’un côté ni de l’autre. Je n’ai pas besoin de vous expliquer la nature de l’obligation sous laquelle il se trouve ; qu’il me suffise de dire que je le sais prêt à m’aider de toutes manières. Or il était urgent que vous pussiez gagner Londres sans que votre malle fût ouverte ; à cela, n’est-ce pas, la douane semblait opposer une difficulté insurmontable. Mais il me revint à l’esprit, que, par courtoisie, les bagages de l’héritier d’un trône devaient être exempts de la visite ordinaire. Je m’adressai au colonel Geraldine et obtins une réponse favorable. Demain, si vous vous trouvez avant six heures à l’hôtel où demeure le prince, vos ba-