résolu à payer pour cette malheureuse aventure : mais je serais extrêmement heureux si je pouvais le faire sans apparaître en personne, et même sans avoir à mentionner mon véritable nom. Ma famille serait très mécontente si elle avait vent de la chose. Si mon acte a eu pour Faa des conséquences fatales, et si des poursuites sont en cours contre Todd et Candlish, j’ai la ferme intention d’empêcher dès maintenant qu’ils soient punis à ma place ; et donc, je vous autorise à me dénoncer si vous le jugez bon. Mais, au cas où vous estimeriez possible de les tirer de peine sans que j’eusse à intervenir, je vous serais infiniment reconnaissant du précieux service que ce serait pour moi.
— Voilà qui est parfaitement dit ! répondit M. Robbie. En vérité, une affaire comme celle-là ne rentre guère dans mes occupations habituelles, comme sans doute notre ami commun M. Romaine vous l’aura fait entendre. Je ne me mêle que très rarement de causes touchant, de près ou de loin, au criminel. Mais, pour un jeune gentleman tel que vous, je puis me départir un peu de mes habitudes. Je vais aller, de ce pas, commencer une enquête dans les bureaux du procureur royal.
— Attendez un moment, monsieur ! m’écriai-je. Vous oubliez le chapitre des dépenses. Permettez-moi, par manière de provision, de déposer entre vos mains mille livres sterling !
— Mon cher monsieur, vous aurez la bonté d’attendre que je vous donne ma note répliqua sévèrement M. Robbie. Ce n’est pas de cette manière-là que nous avons coutume de procéder, en Écosse !
— Et cependant, M. Robbie, repris-je, je dois vous demander la permission d’insister. Je n’ai pas seulement en vue les frais du procès mais je songe surtout à ces deux braves gens, Todd et Candlish. Tous deux sont d’excellentes créatures. Ils ont été soumis, par ma faute, à un long emprisonnement ; et je vous prie, monsieur, de ne pas épargner l’argent pour les indemniser.