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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété, trad. Reclaire, 1900.djvu/348

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c’est ainsi qu’en ont de tout temps usé les égoïstes. » Peu importe que la chose ne soit pas neuve, si ce n’est que d’aujourd’hui qu’on en a conscience ; et cette conscience ne peut prétendre à une bien haute antiquité (à moins que vous ne la fassiez remonter aux lois de l’Égypte et de Sparte) ; il suffirait de votre objection et du mépris avec lequel vous parlez de l’égoïste pour prouver qu’elle est peu répandue. Ce qu’il faut bien se dire, c’est que l’acte de mettre la main sur un objet, de s’en emparer, n’est nullement méprisable ; il est purement le fait de l’égoïste conscient et conséquent avec lui-même.

Ce n’est que quand je n’attendrai plus ni des individus ni de la communauté ce que je puis me donner moi-même que j’échapperai aux chaînes de — l’Amour ; la plèbe ne cessera d’être la plèbe que du jour où elle prendra. Elle n’est plèbe que parce qu’elle a peur de prendre et peur du châtiment qui s’ensuivrait. Prendre est un péché, prendre est un crime ; — voilà le dogme, et ce dogme à lui seul suffit pour créer la plèbe ; mais si la plèbe reste ce qu’elle est, à qui la faute ? À elle d’abord, qui admet ce dogme, et à ceux-là ensuite qui, par « égoïsme » (pour leur renvoyer leur injure favorite), veulent qu’il soit respecté. On n’a pas conscience de cette « sagesse nouvelle », et c’est la vieille conscience du péché qui en est cause.

Si les hommes parviennent à perdre le respect de la propriété, chacun aura une propriété, de même que tous les esclaves deviennent hommes libres dès qu’ils cessent de respecter en leur maître un maître. Alors pourront se conclure des alliances entre individus, des associations égoïstes, qui auront pour effet de multiplier les moyens d’action de chacun et d’affermir sa propriété sans cesse menacée.

Selon les Communistes, la communauté doit être propriétaire. C’est au contraire Moi qui suis propriétaire et je ne fais que m’entendre avec d’autres au